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Modeste dans ses dimensions, l’ouvrage, non sans ambition, ouvre une voie nouvelle pour le comparatisme. Il met en regard l’épître du Ier siècle attribuée à saint Paul, que celui-ci adresse aux chrétiens de la ville de Colosses, dans la vallée du Lycus, non loin de Pamukkale, inscrite au patrimoine de l’Unesco, et des textes produits là, des siècles plus tard, par l’islam spirituel.
Modeste dans ses dimensions, l’ouvrage, non sans ambition, ouvre une voie nouvelle pour le comparatisme. Il met en regard l’épître du Ier siècle attribuée à saint Paul, que celui-ci adresse aux chrétiens de la ville de Colosses, dans la vallée du Lycus, non loin de Pamukkale, inscrite au patrimoine de l’Unesco, et des textes produits là, des siècles plus tard, par l’islam spirituel. La démarche est hardie, et le défi de cet essai, qui se méfie des creuses envolées prétendument théologiques, est d’énoncer, à partir de la comparaison, des constantes dans les croyances anatoliennes.
Trois passages clés de la lettre paulinienne aident à mettre en lumière de façon surprenante une filiation entre les traditions les plus typiques de la région et le soufisme anatolien diffusé dans la même zone géographique un millénaire plus tard. Le fil directeur de ce travail, qui s’insurge contre un comparatiste simpliste, mène à une « confrontation » entre l’anthropologie et la théologie. Autant il est risqué de parler, pour l’instant, d’influences ou d’interactions directes, autant on pourra trouver ici les bases d’une méthodologie jetant un pont entre deux mondes que tout sépare : « comparer l’incomparable » s’associe ici au désir de « réduire l’irréductible ».