Epître de la science sacrée

En parallèle de sa somme monumentale, l'imam al-Ghazalî a écrit diverses épîtres souvent succinctes et concentrées sur un thème précis. En l'occurrence, il traite de la science sacrée qui, de par son caractère instantané, s'identifie à la grâce divine pure. Elle est par excellence ce qui caractérise le cœur de l'islam et la seconde partie de la vie de l'auteur.

Dans cette épître, l'imam al-Ghazalî développe un point qu'il avait abordé au début de sa somme magistrale Revivification des sciences de la Religion. Cette catégorie de science est plus spécialement abordée dans le passage coranique de la sourate al-Kahf mettant en scène Moïse et al-Khidr. Cette science est le propre du domaine du soufisme dont la discipline consiste en une préparation permettant la réception de cette grace divine, car celle-ci n'est pas le fruit d'un mérite ou d'un effort mental mais de la disposition intérieure et extérieure à la recevoir. À cet effet, l'imam distingue trois modalités fondamentales de cette science qu'il désigne par la Révélation (al-wahy), l'Inspiration (al-Ilham) et enfin, le Dévoilement intuitif (al-kashf). Ces trois modes constituent ce que l'auteur en reprenant une terminologie coranique, nomme la Science qui est auprès de Dieu (al-'ilm al-ladunî). Science que les maîtres décrivent comme un « langage muet », sans sons, sans lettres ni intermédiaires.
Epître de la science sacrée