Il parcourt la France et l'Europe depuis une quinzaine d'années, interrogeant sans relache la foi et la laïcité, le fait musulman et l'identité française, le foulard islamique et le tableau noir. Pour lui, la question n'est pas de savoir si l'islam est soluble dans la République, mais si la République veut vraiment de ses musulmans. Sa notoriété médiatique - la souhaitait-il aussi brutale ? - lui est venue d'un texte sur les " nouveaux intellectuels communautaires ", suivi d'une confrontation télévisée avec Nicolas Sarkozy. Jusque dans les rangs altermondialistes, les regards ont commencé à se détourner de lui. Progressiste, l'homme qui demande un " simple " moratoire sur la lapidation ? Fréquentable, l'islamologue qui dénonce les relais inavoués de la propagande israélienne ? Honnête, ce conférencier dont le discours changerait de couleur selon son auditoire ? Tariq Ramadan est-il le cheval de Troie du fondamentalisme ou un empêcheur de penser en rond ? Une chose est certaine : dans un pays où l'islam est désormais la deuxième religion, sa voix compte. Faut-il donc l'écouter ? Ou faut-il le faire taire ? Islamisme, terrorisme, antisémitisme, loi sur les signes religieux, droits de l'homme, homosexualité, " féminisme islamique ", moratoire, repli communautaire, double langage... Aziz Zemouri, journaliste, à posé à Tariq Ramadan les questions qui fachent. Pour que l'intellectuel le plus controversé du moment s'exprime enfin clairement sur les valeurs qu'il défend et le modèle de société qu'il préconise.
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