« C´est dans la poésie de Salah Stétié comme si le texte en était une vaste draperie couverte d´images peintes, mais dans un vent qui la fait bouger, qui défait donc ces images, qui disqualifie l´idée du monde qu´elles auraient pu substituer au monde. La surface de la pensée en est remuée, nous sommes appelés à entrer dans l´inconnaissance un mot que Stétié emploie quelquefois et qui ne signifie nullement que nous soyons voués sur ces voies à ne rien connaître. Car, c´est vrai, cette poésie ne décrit pas un lieu, n´écrit pas une vie, au moins de façon explicitable, n´évoque pas des événements , ce poète ne semble se souvenir dans son poème d´aucun de ces moments de la conscience ordinaire. Mais les mots qui nous sont rendus par lui si ouverts nous aident à nous écrire nous-mêmes, ils sont notre lisibilité soudain possible de par l´intérieur de nos actes. » Yves Bonnefoy.
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