"Les attentats du 11-Septembre ont obligé les dirigeants saoudiens à remettre en cause les fondements de la politique qui régit l´Arabie Saoudite depuis sa fondation en 1932. Les relations avec les États-Unis, qui reposaient sur l´accord "" pétrole contre sécurité "" ont été fortement ébranlées. Dans le Golfe, le royaume doit se faire à l´idée d´une perte d´influence dans les monarchies pétrolières qui s´appuient à présent sur la protection américaine. L´apparition au début des années 2000 d´un terrorisme jihadiste à conduit à une profonde remise en cause : le tabou autour du dogme wahhabite est levé, les terroristes s´enréclamant sont désormais combattus ouvertement. Sous le règne d´Abdallah, la réforme est officiellement à l´ordre du jour, mais son rythme est très lent. Le retour de la manne pétrolière n´a pas fait disparaître le besoin d´adapter l´économie. Le gouffre risque donc de se creuser davantage encore entre les quelques dizaines de princes qui dirigent vraiment le pays et la population. La clé du changement est sans doute à chercher dans la façon dont se fera le saut de génération entre les fils d´Ibn Saoud et ses petits-fils, dont l´émergence au premier plan de la scène politique entraînera une nouvelle donne politique. Que celle-ci soit ou non adaptée à la situation intérieure et régionale de l´Arabie Saoudite sera déterminant pour la pérennité d´une dynastie condamnée, tôt ou tard, à s´adapter pour survivre. Olivier Da Lage est chef du service international de RFI, après avoir été, entre autres, rédacteur en chef adjoint de RMC Moyen-Orient et correspondant free-lance dans le Golfe, dans les années 1980. Il est l´auteur de nombreux articles sur le Moyen-Orient et le journalisme. "
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