Soumis depuis l´Antiquité à de multiples dominations étrangères et en dernier lieu à celle des Turcs, le Liban voit s´éveiller un sentiment particulariste dès le XIXe siècle. Ainsi une partie de la population, refusant la conquête de la Syrie et du Liban par l´Egypte de Méhemet Ali, se soulève-t-elle en 1840. Une période de troubles débouche sur les massacres de 1860 et provoque l´intervention des puissances européennes. La paix est rétablie, mais le Liban est réduit à sa Montagne. Au Levant, chez les chrétiens comme chez les musulmans, le nationalisme se développe à mesure que décline la puissance du sultan ottoman: l´action souterraine des sociétés secrètes se conjugue avec la lutte ouverte de groupes politiques ou intellectuels formés par des émigrés établis au Caire, à Paris ou en Amérique. Les nationalistes entendent en revenir aux ´ frontières historiques du pays. En 1919, quand la Porte qui fait partie des vaincus de la Première Guerre mondiale se voit éliminer des pays arabes par la conférence de la paix, et quand Londres et Paris se partagent l´influence au Proche-Orient, un Grand Liban est créé et placé sous mandat français. Une nouvelle bataille commence alors, à l´intérieur même du pays, entre ceux qui soutiennent le nouveau régime et ceux qui veulent le rattachement à la Syrie. Le rejet du mandat et la revendication de l´indépendance apparaissent quelques années plus tard. La Seconde Guerre, la défaite française, le conflit entre Vichy et la France libre, enfin la rivalité de celle-ci avec la Grande-Bretagne accélèrent et favorisent la fusion des diverses composantes politiques, religieuses, etc. de la nation libanaise pour aboutir à la pleine souveraineté en 1943.
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