Plus que jamais, la question de l'immigration et de l'intégration suscite un profond malaise dans la société française. Un malaise exprimé désormais ouvertement sous une certaine forme de repli identitaire, de racisme et de xénophobie par une bonne partie des Français séduits par le discours de l'extrême droite. Dans ce contexte, l'approche clivante adoptée dans le traitement politique et médiatique de cette question depuis au moins une dizaine d'années, qui consiste à faire passer les migrants principalement africains pour des envahisseurs, ne contribue pas à apaiser les esprits. En réalité, ce climat délétère met en exergue non seulement une indéniable schizophrénie d'un pays qui se présente comme « la patrie des droits de l'Homme » et qui offre, en même temps, une image peu reluisante en matière d'accueil d'étrangers sur son sol, mais également une crise patente de son modèle d'intégration. Déjà tendue, cette atmosphère s'est alourdie depuis la crise financière, économique et sociale de 2008 qui plonge les pays européens, et la France en particulier, dans un marasme grandissant avec un chômage massif et un pouvoir d'achat en berne. Dans un tel contexte, l'immigré et l'étranger deviennent des boucs émissaires faciles. Pourtant, ils sont tout autant touchés que les autres européens, si ce n'est davantage, par les dégâts causés par cette crise sans fin.
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