« On voit la barricade de la route, des pneus enflammés, des bidons, des cageots de canon. Derrière, un groupe d´adolescents et à leur tête un garçon habillé de bleu. Ils jettent des pierres qui tombent à 20 mètres des soldats, il faut leur balancer du gaz, dit un lieutenant qui se trouve là avec son unité, et ensuite donner l´assaut. Les ordres crépitent des talkies-walkies et entre temps les pierres se font plus précises (...) Le garçon en bleu à dépassé la barricade. Il regarde les soldats droit dans les yeux, et jette ses pierres. Il n´a pas peur ce garçon (...) Toute son existence se résume à cet acte de résistance. Le muscle qui s´étire, le poids de la pierre (...) Viens, viens, fils de pute crie le soldat en agitant sa matraque (...) Viens toi-même, crie l´enfant et il s´avance. Pierre après pierre. Il les choisit sur le sol, soulève, lance. De très près, il n´a pas peur, il fait encore un pas. Un soldat lève son arme et vise (...) L´enfant s´en fout. Il continue d´avancer, face au fusil pointé sur lui (...) Petit garçon que t´a donc fait la vie pour que tu n´aies pas peur de mourir ? (...) »
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