"La campagne de dénigrement de l´Islam ayant fait suite aux malheureux évènements du 11 septembre 2001 aux États-Unis se réfère principalement au caractère prétendument non démocratique de la culture musulmane et sa proportion quasi-naturelle à s´exprimer au moyen de la violence. Dans ce pamphlet récurrent et particulièrement médiatisé, la Charia (corpus musulman) est généralement présentée comme un système normatif involutif en rupture totale avec le monde contemporain (irrespect des droits humains, minorisation du statut féminin, gouvernance de type théocratique et absolutiste...etc.).Mais en retraçant les principales séquences historiques ayant marqué la formation du droit musulman (VIIe-Ixe siècles), il apparaît que les préceptes originels de ce corpus n´étaient pas en contradiction avec une vision progressiste et évolutive du monde. Bien au contraire, la liberté de réflexion juridique laissée par le Prophète Mohammed aux premiers califes et magistrats de l´Islam pour dire le droit, la diversité des écoles juridiques et la non-uniformité des interprétations données au corpus islamique, devaient signer la souplesse originelle de ce droit. Or, et à contrepoint de ce formidable esprit d´ouverture sur le monde auquel appelait régulièrement le Prophète de l´Islam et les premiers califes qui lui avaient succédé, voilà que la Charia allait brutalement, et dès le Xe siècle, subir les effets pervers d´un « barricadement » théologique doublé d´injonctions juridiques immuables la condamnant de facto à l´involution.Docteur en Histoire du droit (Université Paris I Panthéon-Sorbonne) et licencié en Théologie & Religions (Faculté des Sciences islamiques - Alger I), Issam TOUALBI-THAÂLIBÎ est Maître de Conférences à la Faculté de Droit de l´Université d´Alger I. Il à également publié ""Le Renouveau du discours religieux"" (Alger, 2005) et ""Les joyaux éclatants dans l´exégèse du Coran"" (Alger, 2009)."
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