"Bien que la religion musulmane ne soit pas celle de la totalité de la population des pays dits arabes, les politiques comme les médias ont pour habitude de présenter les maghrébins, ou autre originaires de pays musulmans, comme s´ils étaient tous mahométans. Comme toute religion, l´islam à des contestataires, des hérétiques, des déviants qui cherchent à rappeler que d´autres règles que celles promulguées par les imams sont possibles. Croire le contraire, ce serait nier la dimension fondamentalement diverse de la nature humaine. De tout temps, et de nos jours plus que jamais, des voix se sont élevées en islam pour manifester leur désaccord avec le Coran et la Sunna qui font loi. Au coeur de l´actuelle et extrême radicalisation des comportements religieux, certains veulent vivre selon leur libre conscience, dans la modernité, en réactualisant l´interprétation des lois religieuses, si ce n´est, au nom des Droits de l´Homme, en abolissant toute référence à elles. Ils sont la plupart du temps considérés comme ceux qui ont trahi ""l´arabité"" ou l´islam. Ils subissent des pressions et sont accusés de tous les maux par ceux qui prétendent représenter la pureté de la foi, quand ils ne sont pas purement et simplement emprisonnés ou même exécutés sous de faux prétextes. D´autres, croyants et favorables au modernisme, cherchent à faire l´exégèse historique et scientifique du Coran. Ils subissent le même sort. Ces courants, bien qu´ils restent minoritaires à l´échelle mondiale existent, et ce serait une profonde erreur que de les négliger. Qui relève du kufr ? Omar Khayyâm, dont l´oeuvre est interdite par les gouvernements islamistes, Mohamed Taha, qui combattit pour l´indépendance du Soudan, Atatürk qui, bien que croyant, imposa la laïcité à son pays. Plus près de nous, l´écrivain algérien Kateb Yacine, le chanteur kabyle Lounès Matoub, assassiné en 1998 car il dénonçait l´aliénation de la religion, et bien d´autres encore dont parle l´auteur de ce livre."
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