Le Livre des chants témoigne de l´importance du statut de la femme arabe au Xe siècle. Esclave-chanteuse mutine comme Mahbuha, consciente de son pouvoir de séduction et à même d´avoir l´ascendant sur son maître, le Calife en personne , femme de caractère aux moeurs libres et au destin tragique, telle Zarga al-Yamama, homosexuelle dont les yeux perçants étaient capables de voir à grande distance , femme de pouvoir comme az-Zabba, qui fit prisonnier le roi d´Irak et but son sang, ou comme Sajall, mystificatrice, qui prétendit avoir reçu la révélation divine et s´autoproclama prophétesse , femme libertine aux multiples amants comme Uhevda et Fadl, ou femme dévouée pleurant debout son mari décédé, signe qu´elle lui sera fidèle jusqu´à la tombe. Vertueuse, poétesse, musicienne et lettrée, la femme que nous dépeint Abu al-Faraj est étonnamment moderne, réservant bien des surprises au lecteur occidental et lui offrant les moyens de remiser nombre de préjugés.
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