Le Pic vert

"""J´ai quitté l´Algérie après avoir bien rangé mon vélo."" à onze ans, suite aux ""événements"" qui secouent l´Algérie, un jeune garçon traverse la Méditerranée et est ""donné"" à la garde de son oncle. D´abord dans les Landes, puis à Pau, nanti de sa ""différence"", il devient vite le souffre-douleur de ses camarades qui projettent sur lui les haines nées d´une guerre sans nom et dont ils ne comprennent pas les enjeux. Pour eux, il n´y à que ""les méchants Arabes qui tuent les gentils Français"". Le jeune garçon lui-même n´y comprend rien, et cherche autant son camp que la reconnaissance, lorsqu´il fait le coup de poing dans la cour de récré ou qu´il s´engage auprès des militants de l´""Algérie française"". Déraciné, arraché à son univers, l´enfant se sent vieillir bien trop vite à son goût , ne s´identifie-t-il pas lui-même à un vieillard, puisqu´il à ""l´age de vieux"" ? Au gré d´épisodes drôles ou émouvants, depuis l´arrivée du garçon en France à son voyage épique à Paris, jusqu´à son entrée dans le journalisme parisien puis dans la vie d´avocat, Le Pic-vert pose un regard d´enfant sur des événements tantôt graves (comme l´assassinat de son frère), tantôt plus anecdotiques. Sans nostalgie ni complaisance, le livre restitue la substance et la saveur autant qu´il dépeint une époque, une époque qui rattrape le narrateur implacablement aujourd´hui. Le Pic-vert, c´est aussi l´itinéraire d´un homme déraciné, qui ne se sent jamais à sa place, cherche toute sa vie à se faire accepter, constamment tiraillé entre ""ici"" et ""là-bas"" et qui finalement ne s´arrime ""nulle part"", jusqu´à sa rencontre avec l´amour et la violence contemporaine. Fresque d´une époque, roman du déracinement, Le Pic-vert évoque les territoires perdus de l´enfance et offre un contrepoint saisissant aux récents écrits consacrés à l´Algérie."