La langue du Coran est-elle l´une des causes du déclin de la puissance arabe depuis le siècle de Saladin ? Sa grammaire, qui n´a pas évolué depuis mille cinq cents ans, explique-t-elle le retard sur l´Occident qui s´est creusé au fil des siècles ? Les questions iconoclastes posées par cet essai ont soulevé une tempête médiatique et politique sans précédent en Egypte, provoquant la colère des gardiens de la tradition. Chérif Choubachy y tire le signal d´alarme : les archaïsmes et la complexité de l´arabe l´ont d´ores et déjà rendu impraticable par l´homme de la rue. Du Maroc à La Mecque, prospèrent les dialectes qui contribuent à diviser le monde arabe, laissant la maîtrise de la langue littéraire à une poignée d´érudits. Parce que toute langue appartient à ses locuteurs, et non l´inverse, Chérif Choubachy plaide pour empêcher la momification de l´arabe par ceux qui jurent de le conserver intact. Les Arabes auront-ils le courage de relever ce défi dont dépendent leur culture, leur développement, leur progrès économique et, en fin de compte, leur survie ? Ecrivain et journaliste né à Alexandrie, ancien présentateur du journal télévisé égyptien en langue française, Chérif Choubachy à vécu à Paris de 1980 à 2001, comme fonctionnaire à l´Unesco, puis à la tête du bureau parisien du groupe de presse al Ahram. Nommé vice-ministre de la Culture en 2002, il à essuyé une vague de protestations officielles et à quitté son poste en 2006.
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