À la mort de mon père, j´ai reçu le târ qu´on se transmet dans ma famille de génération en génération. L´instrument m´a résisté, refusant de libérer les accords mystiques qui font la gloire des musiciens d´Iran. Sous mes doigts, il ne semblait plus qu´un morceau de bois sans sève. Etais-je maudit ? Quel crime devais-je donc expier ? à moins que ce ne fût le târ qui portât un secret trop lourd pour vibrer comme autrefois. J´ai brûlé ses cordes et je suis parti trouver le luthier d´Ardabil. Mais changer les cordes d´un târ, c´est changer son âme. Et celle du musicien qui le possède. Je ne reviendrai jamais d´Ardabil. Yasmine Ghata à connu un grand succès avec La nuit des calligraphes (Fayard, 2004), premier roman traduit en treize langues et couronné par le Prix de la découverte Prince Pierre de Monaco, le Prix Cavour (Italie), et le Prix Kadmos (Liban).
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