"« On raconte que Rabi´a, lorsqu´elle faisait la prière du soir, se tenait debout sur le toit de sa maison, serrait son voile et sa chemise et disait : ""Mon Dieu, les étoiles resplendissent, les yeux dorment, les rois ferment leurs portes, chaque amant se retire avec son aimée. Me voici : je demeure entre Tes mains"". Puis elle s´abîmait dans sa prière. »Bien avant Hallaj et les maîtres du soufisme, Rabi´a est l´un des premiers mystiques de l´Islam à avoir dépassé la démarche ascétique pour appeler à l´union parfaite avec Dieu et la célébrer dans des poèmes d´une brûlante ferveur. Son influence fut déterminante et il faut souligner que c´est une femme, Rabi´a, qui peut être tenue pour l´un des maîtres fondateurs de la mystique musulmane.Les textes ici présentés ont été choisis et traduits de l´arabe par Moharnrned Oudairnah et Gérard Pfister à partir de l´édition critique de Badawi (1954, Le Caire) qui regroupe l´ensemble des fragments, recueillis chez différents auteurs, concernant Rabi´a : propos, poèmes, anecdotes sur sa vie.Citons encore cet éloge de Rabi´a par le grand mystique Attar : « Souveraine du lieu de sa réclusion, voilée du voile de la sincérité, brûlée du feu de l´amour et du désir, assoiffée de la Proximité et du Respect, abandonnée dans l´Union, regardée par les hommes comme une autre Marie, pure comme la pureté même, telle fut Rabi´a. »"
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