Les luttes de classes au Maroc depuis l'indépendance

L´avenir, bien que s´inscrivant dans les grandes tendances actuelles qui se dessinent dans la société marocaine, n´est pas totalement déterminé et échappe aux actions des différents protagonistes dont la stratégie et les tactiques vont peser sur les issues possibles de la crise actuelle. Il est possible de dire que le capitalisme dépendant, au Maroc, est arrivé à un tel niveau de crise qu´il lui devient impossible à moyen terme de continuer dans sa forme actuelle: le type d´insertion de l´économie marocaine dans le système capitaliste mondial ne pourrait durer longtemps encore. La crise structurelle de plus en plus profonde, du commerce et des paiements extérieurs est significative de cette impasse. D´autre part, le régime et le capital monopoliste compradore local ont montré leur incapacité à mettre en œuvre un nouveau modèle d´accumulation permettant le développement du capitalisme dépendant, comme en témoigne en particulier et de façon éclatante, l´absence de toute alternative à la fermeture progressive des marchés de la C.E.E. devant les produits marocains, surtout agricoles et agro-industriels. Ceci tient à l´inefficacité et au coût exorbitant de l´état Makhzen basé sur la corruption, la concussion, l´abus de pouvoir et le clientélisme et à la nature du capitale monopoliste compradore local qui s´est développé en symbiose avec cet état et avec le capital monopoliste européen, essentiellement français. La guerre au Sahara occidental, qui pulvérise d´immenses richesses, constitue une véritable hémorragie de ressources matérielles et humaines et pèse lourdement sur l´économie et la société marocaine, mine inexorablement les bases du pouvoir actuel au Maroc.