Né en 1917, Mostefa Lacheraf se définit lui même comme un militant (il adhère au Parti du Peuple Algérien en '1939, rejoint le FLN dès le déclenchement de la guerre de libération nationale), un diplomate (il est ambassadeur d'Algérie de 1966 à 1977, puis de 1979 à 1986), un chercheur (il est l'auteur de nombreux ouvrages, communications et articles sur l'histoire idéologique, politique et culturelle de l'Algérie), un voyageur. Il est aussi homme de lettres et homme politique (membre du Conseil national de la Révolution Algérienne, collabore à la rédaction de la Charte nationale de 1976, ministre de l'Education nationale, membre du Conseil consultatif national). Issu d'une double culture arabe et française (études secondaires au lycée de Ben Aknoun puis à la médersa d'Alger; études supérieures à la Sorbonne), Mostefa Lacheraf dénonce dans cet ouvrage l'indigence culturelle de ceux qui ont œuvré à introduire et développer une idéologie négatrice de la personnalité Algérienne. «Moins de trente ans après son indépendance, et une fois que le peuple Algérien eut réussi, tant bien que mal, à relever ses ruines et à guérir ses blessures, un «revanchisme» inhabituel dans les pays du tiers monde, présumé être religieux, plus sûrement ennemi du progrès et de l'éthique nationale de libération, entreprend de menacer la souveraineté chèrement recouvrée et de détruire les symboles et acquis économiques, matériels et moraux d'un peuple longtemps victime d'une domination étrangère exploiteuse, humiliante et implacable. Cette passion revancharde où viennent confluer tous les prétextes de règlement de comptes impurs et monstrueux à l'encontre de la nation, est souvent le fait d'éléments sans conviction patriotique éclairée conforme à l'intérêt supérieur du pays.»
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