Mœurs et coutumes de l'Algérie

La réédition par l´ANEP du beau livre conçu et présenté par Assia Djebbar : Villes d´Algérie au XIX siècle édité par le Centre culturel Algérien de Paris, en 1984, n´est pas déterminée par des raisons conjoncturelles, comme pourraient le penser celles et ceux dont le regard se portera sur ces estampes avec un plaisir esthétique quelque peu enfiévré face à ces « buttes témoins » d´une mémoire urbanistique abolie par l´immense travail de dé-civilisation que fut la conquête française de notre pays, formidable entreprise de destruction mortifère, de mise à mort, de viol d´une société, dépossédée avec une brutale opiniatreté de sa terre de ses pierres et plus encore de sa mémoire. La réédition en Algérie de ce beau livre était un projet déjà ancien rendu possible par l´aimable autorisation fournie par le directeur du Centre Culturel Algérien. Seul le hasard à fait coïncider sa réalisation avec l´entrée d´Assia Djebbar à l´Académie Française, lui faisant ainsi un clin d´œil chaleureux et malicieux à la fois. La réédition de Villes d´Algérie au XIX siècle ne répond pas seulement à des motivations esthétiques même si elles sont loin d´être négligeables, aujourd´hui où notre société doit impérativement renouer avec le goût de la beauté pour se laver de la laideur ihrabiste et de celle, aussi, de l´avidité polymorphe qui ont failli nous submerger. Rééditer ce beau livre, c´est d´abord saluer le travail de pionnière accompli par Assia Djebbar et lui donner une nouvelle vie pour irriguer nos mémoires asséchées, déconnectées d´une histoire qui pendant longtemps fût agie par d´autres, écrite par d´autres, figurée par d´autres. Rééditer ce beau livre c´est aussi saluer en l´écrivaine et en la cinéaste Assia Djebbar, une combattante de la mémoire nationale Algérienne, une combattante courageuse à la limite de la témérité. Certes nous sommes arrivés à survivre en tant que peuple faisant de notre prodigalité démographique une arme imparable contre la colonisation de peuplement. Certes nous avons reconquis dans le sang et les larmes notre terre et notre indépendance. La libération effective de notre mémoire collective, son ré-agencement contant que vecteur unifiant transformant notre peuple en sujet d´invention du futur se heurte, elle, à une béance . Pour certains moments et certains aspects de notre histoire récente, il n´existe plus ou si peu de supports matériels endogènes capables de nourrir une mémoire autre que mythique, erratique, faite de nostalgie, réactionnelle impuissante. Villes brisées comme des coquilles d´œuf, supports écrits brûlés ou jetés au vent dans les innombrables « prises de la Smala ». Il faut alors pour reconstruire, ré-alimenter notre mémoire scotomisée affronter le « mal de voir » colonial, inventorier sa production archivistique, livresque, picturale… et l´utiliser de manière critique pour nourrir une « bonne mémoire » nationale. Travail exigeant et périlleux qui est l´une des taches actuelles de nos intellectuels nationaux. Ce n´est pas le moindre mérite d´Assia Djebbar que d´avoir été, il y à une vingtaine d´années l´éclaireuse de cette démarche salutaire conduite avec une précise rigueur dans la méthode et une douce mais sévère et parfois inquiète passion nationale.
La réédition par l´ANEP du beau livre conçu et présenté par Assia Djebbar : Villes d´Algérie au XIX siècle édité par le Centre culturel Algérien de Paris, en 1984, n´est pas déterminée par des raisons conjoncturelles, comme pourraient le penser celles et ceux dont le regard se portera sur ces estampes avec un plaisir esthétique quelque peu enfiévré face à ces « buttes témoins » d´une mémoire urbanistique abolie par l´immense travail de dé-civilisation que fut la conquête française de notre pays, formidable entreprise de destruction mortifère, de mise à mort, de viol d´une société, dépossédée avec une brutale opiniatreté de sa terre de ses pierres et plus encore de sa mémoire. La réédition en Algérie de ce beau livre était un projet déjà ancien rendu possible par l´aimable autorisation fournie par le directeur du Centre Culturel Algérien. Seul le hasard à fait coïncider sa réalisation avec l´entrée d´Assia Djebbar à l´Académie Française, lui faisant ainsi un clin d´œil chaleureux et malicieux à la fois. La réédition de Villes d´Algérie au XIX siècle ne répond pas seulement à des motivations esthétiques même si elles sont loin d´être négligeables, aujourd´hui où notre société doit impérativement renouer avec le goût de la beauté pour se laver de la laideur ihrabiste et de celle, aussi, de l´avidité polymorphe qui ont failli nous submerger. Rééditer ce beau livre, c´est d´abord saluer le travail de pionnière accompli par Assia Djebbar et lui donner une nouvelle vie pour irriguer nos mémoires asséchées, déconnectées d´une histoire qui pendant longtemps fût agie par d´autres, écrite par d´autres, figurée par d´autres. Rééditer ce beau livre c´est aussi saluer en l´écrivaine et en la cinéaste Assia Djebbar, une combattante de la mémoire nationale Algérienne, une combattante courageuse à la limite de la témérité. Certes nous sommes arrivés à survivre en tant que peuple faisant de notre prodigalité démographique une arme imparable contre la colonisation de peuplement. Certes nous avons reconquis dans le sang et les larmes notre terre et notre indépendance. La libération effective de notre mémoire collective, son ré-agencement contant que vecteur unifiant transformant notre peuple en sujet d´invention du futur se heurte, elle, à une béance . Pour certains moments et certains aspects de notre histoire récente, il n´existe plus ou si peu de supports matériels endogènes capables de nourrir une mémoire autre que mythique, erratique, faite de nostalgie, réactionnelle impuissante. Villes brisées comme des coquilles d´œuf, supports écrits brûlés ou jetés au vent dans les innombrables « prises de la Smala ». Il faut alors pour reconstruire, ré-alimenter notre mémoire scotomisée affronter le « mal de voir » colonial, inventorier sa production archivistique, livresque, picturale… et l´utiliser de manière critique pour nourrir une « bonne mémoire » nationale. Travail exigeant et périlleux qui est l´une des taches actuelles de nos intellectuels nationaux. Ce n´est pas le moindre mérite d´Assia Djebbar que d´avoir été, il y à une vingtaine d´années l´éclaireuse de cette démarche salutaire conduite avec une précise rigueur dans la méthode et une douce mais sévère et parfois inquiète passion nationale.
Caractéristiques
Nb Page 256
Dimensions 0 cm x 0 cm x 0 cm
Couverture Broché
Date de Parution 1 janv. 2006
Editeur Anep Editions
Poids 0.32
EAN13 9789947212653
Rédigez votre propre commentaire
Vous commentez :Mœurs et coutumes de l'Algérie
Votre notation