islam et intégration sont fréquemment considérés en France, voir en Europe, comme antinomiques. Aux États-Unis, les musulmans du sous-continent indien (Inde, Pakistan, Bangladesh) offrent pourtant l´exemple d´une population qui semble avoir bien réussi son intégration structurelle. Celle-ci à été assurée grâce à des niveaux élevés d´instruction et de réussite économique qui font de cette population l´une des minorités les plus prospères en Amérique.Phénomène migratoire encore peu étudié, la diaspora originaire d´Asie du Sud est riche de nombreux enseignements quant à la recomposition du religieux et à la réinvention des identités collectives en situation d´immigration, dans la première comme dans la deuxième génération. En implantant de nombreuses institutions aux États-Unis, à New York tout particulièrement, les immigrants musulmans sont parvenus à inscrire progressivement leur présence dans le paysage américain, sans susciter d´inquiétude significative dans la société-hôte.Cette étude souligne qu´en dépit des stéréotypes accolés à l´islam - aussi prégnants aux États-Unis qu´en Europe et sources périodiques de réactions identitaires chez les musulmans -, la religion islamique peut jouer un rôle stabilisateur, à l´égal d´autres religions minoritaires (catholicisme et judaïsme notamment, plus récemment hindouisme), et ne semble pas compromettre la participation de l´immigrant à la société américaine.Aminah Mohammad-Arif, docteur en anthropologie sociale de l´École des hautes études en sciences sociales, membre du Centre d´études de l´Inde et de l´Asie du Sud (UMR 8564, CNRS), enseigne à l´Institut national des langues et civilisations orientales.
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