Les expériences que j´ai vécues, durant les années 1980-1988, au sein du mouvement autonome des femmes en Tunisie ainsi que les réflexions que j´ai pu me faire à ce propos m´ont apporté la conviction qu´il existe deux genres de discours sur la condition des femmes, deux types de démarches pour approcher les modalités de leur libération : un discours «recevable» et un discours «irrecevable». Le premier s´élabore dans un champ discursif et une perspective contrôlable par les instances du pouvoir de l´idéologie patriarcale: il se situe dans le créneau de ce qu´une société historique peut admettre, digérer et incorporer dans ses cadres d´analyse sans remettre fondamentalement en cause les présupposés fondamentaux sur lesquels s´est bâti le Patriarcat , par là même, sans remettre fondamentalement en cause son existence. Mais, lorsque le discours n´est pas - ou n´est plus - contrôlable par les instances du pouvoir idéologique qui régit les rapports hommes-femmes dans la société, il devient «irrecevable».
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