L´intention paradoxale de ce livre est de raconter une histoire du Sénégal en la construisant sous une forme biographique. Il s´agit d´abord de suivre à la trace, depuis les temps anciens, comment un espace géographique s´est progressivement rempli d´une histoire qui surplombe et réordonne sous sa dictée toutes les autres narrations. Cette histoire est celle des Wolofs et de leur religion, l´islam. D´autre part, il entreprend aussi une anthropologie contemporaine afin d´identifier le mouvement continu de composition et de décomposition de la nation sénégalaise rythmé par l´appropriation wolof et les manoeuvres d´assimilation ou de dérobade de « ceux qui parlent une langue ». Ce livre raconte comment s´est forgé le Sénégal, dans unie tension permanente entre le centre wolof et les périphéries restées réfractaires à son emprise et à son discours s´imposant progressivement comme la seule grammaire de la nation sénégalaise, avec les dualités suivantes : la civilité des Quatre Communes et les cultures religieuses confrériques , la narration néopharaonique de Cheick Anta Diop, l´ethnologie poétique de Léopold Sédar Senghor et la rigueur du matérialisme historique d´Abdoulaye Ly. Ce dévoilement s´accompagne d´une lecture politique pour compléter le portrait d´un pays caractérisée, dans la marche de l´Afrique vers un avenir pluriel, par une instabilité créatrice plutôt que sanguinaire. Mamadou Diouf est professeur d´Histoire africaine et d´études africaines-américaines à l´Université du Michigan (États-Unis). Il à enseigné à l´Université Cheikh Anta Diop (Dakar) et dirigé le Département de recherche et documentation du Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales (CODESRIA). Il à publié notamment Le Kajoor au XIXè siècle. Pouvoir Ceddo et conquête coloniale (Karthala, 1990).
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