Très tôt, au moment de leur sédentarisation, les peuples ont cherché à marquer matériellement leur territoire. Le concept de frontière, limite d´un Etat, à évolué depuis l´Antiquité où il à connu un temps fort avec le limes romain. Jean Nouzille à choisi de mettre l´accent sur un moment privilégié de l´histoire des frontières, le XVIIIème siècle, tout en l´inscrivant dans une évolution de longue durée , de la fin du XVème à la fin du XIXème siècle, de la conquête de la Bosnie par les Turcs, à son occupation par l´empereur François Joseph. Pour protéger leurs frontières méridionales de la menace turque, les Habsbourg mirent progressivement en place un système original. Ils utilisèrent des populations slaves qui fuyaient la domination ottomane. Les confins militaires autrichiens, devinrent ainsi une zone tampon de 30 km de large et de 1 000 km de long entre les deux empires. En échange de l´usufruit des terres qui leur furent attribuées, les populations des confins étaient astreintes au service militaire. Dans cette société où la condition paysanne était dure, du fait de la corvée, la zone frontière représentait un espace de liberté pour ceux qui préféraient les risques de la lutte contre les Turcs, à l´oppression seigneuriale. Toutefois, les autorités de la monarchie se heurtaient aux ambitions du clergé catholique qui supportait mal le refus des Orthodoxes de reconnaître leur primauté, à la cupidité des seigneurs hongrois, qui voulaient récupérer leurs terres et à la méfiance des Croates envers les Serbes. Le livre de Jean Nouzille constitue donc un élément important de l´explication des problèmes traversés par l´actuelle Yougoslavie.
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