Novembre 1989 : nous ne sommes plus menacés chez nous, et le monde marche vers l´unité. Septembre 2001 : globalisé, ce monde est divisé, instable, et les vulnérabilités des pays développés apparaissent béantes. Le choc du 11 septembre ouvre des perspectives incertaines, inquiétantes. Des conflits que nous croyions cantonnés aux marges du monde peuvent ravager le cœur des métropoles du monde riche. La diffusion des techniques et l´éclatement des acteurs traditionnels du jeu politique rendent immaîtrisable le paysage international. Au loin, des régions déterminantes pour les équilibres stratégiques de la planète peuvent se retrouver très vite déstabilisées. Le défi est lourd : il nous invite à redéfinir ce que nous entendons par sécurité. Les sociétés technologiques sophistiquées peuvent-elles se défendre, et contre quoi ? Sont-elles condamnées à une vulnérabilité croissante, en raison même de leur modernité ? Doivent-elles répondre aux menaces à l´intérieur ou à l´extérieur ? Les gigantesques appareils militaires détenus par les puissances - et la première d´entre elles, les États-Unis - correspondent-ils à la situation ? En définitive, le système international peut-il être autre chose qu´une juxtaposition - catastrophique - de forteresses impuissantes ?
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