Entre les deux, Marc Boureau d´Argonne, cinéaste français et spécialiste du monde arabe où sa gentillesse, sa droiture et son entregent lui ont, de longue date, ouvert beaucoup de portes. C´est lui qui noua le contact, par l´intermédiaire d´Ahmed Ben Bella qui pense sincèrement que la France à un rôle majeur à jouer pour dénouer la crise née de l´invasion du Koweit, en août 1900. Plusieurs organes de presse - Le Canard Enchaîné et L´Express notamment - avaient fait écho, sans donner tous les détails, sans doute pour ménager le Président de l´époque, à cette tentative désespérée, menée jusqu´au bout par quelques hommes de bonne volonté. Ce récit est passionnant, comme le dit Michel Rocard à l´auteur: « Il se lit comme un polar ». Il nous permet de suivre d´heure en heure l´hésitation de l´Histoire, entre sagesse et tragédie. Il montre bien, qu´au-delà de tous les déterminismes, l´Histoire est bien faite par les hommes, soit qu´ils veuillent agir, soit qu´ils y renoncent, les fautes « par omission », lacheté ou résignation étant souvent les plus lourdes. Pour Michel Rocard, Premier Ministre de l´époque, « maintenant l´opinion à le droit de savoir »... C´est d´autant plus nécessaire que nous pouvons, avec le recul, mesurer chaque jour plus clairement l´erreur et l´horreur que fut cette guerre inutile.Au fur et à mesure de ces pages, on voit à quel point les incompréhensions de mentalité ont eu une part décisive dans ce conflit. On ne peut que partager l´estime de l´auteur, « témoin-acteur » privilégié, pour les efforts d´Edgard Pisani et Ahmed Ben Bella... et son chagrin devant le renoncement pusillanime de la France.Mais si elle bégaye, l´Histoire ne se répète pas toujours et l´opinion publique peut être éclairée: c´est le but de ce livre.
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