"Ces Mémoires historiques couvrent l´histoire du Maroc depuis l´imposition du Protectorat par la France (1912) jusqu´à la reconquête de l´Indépendance par les marocains (1956). Longtemps convaincu des bienfaits du Protectorat où il était né, Guy Delanoë acquit une autre vision des choses quand il devint médecin du travail dans une grande entreprise industrielle de Casablanca. Il découvrit, avec les misérables conditions qui étaient faites à la classe ouvrière marocaine, l´autre sens de la colonisation. Cette prise de conscience personnelle coïncida avec le premier affrontement entre le Général Juin et le roi Mohammed V (février 1951). Le complot, qui visait le souverain légitime aboutit à sa déportation à Madagascar (aoùt 1953), tandis que le peuple marocain s´insurgeait. Peu après, la France se faisait écraser à Dien Bien Phu. Aussi fut-elle peu à peu contrainte de se déjuger dans les colonies et le 16 Novembre 1955, le Roi mohammed V rentrait à Rabat en héros de l´Indépendance nationale (T1). Parallèlement à la lutte des Marocains, un groupe de Français du Maroc rédigeait un appel au président de la République française (la lettre des 75) demandant le retour du Roi et un radical changement de la politique française. Faisant référence aux ""valeurs que la France n´a cessé d´incarner aux yeux du monde"", les signataires, membre du groupe ""Conscience Française"", en appelaient au ""droit des peuples à disposer d´eux-mêmes"". Guy Delanoë était président de ""Conscience Française"" et co-signataire de la Lettre des 75. La lutte de ces Français libéraux (T2, V1 & 2), pour le rétablissement du Maroc dans sa dignité nationale fut certes le fait d´une poignée d´hommes et de femmes. Mais si leurs vues étaient alors impopulaires et minoritaires, elles n´en furent pas moins prophétiques. Certains payèrent d´ailleurs de leur vie cet engagement, peu courant dans l´histoire de la décolonisation. Pour rédiger ce travail, Guy Delanoë s´est appuyé sur ses propres souvenirs, souvent consignés sur le vif , sur les documents qu´il avait accumulés, ainsi que sur les Archives du Quai d´Orsay et de l´Armée comme sur celles de Mohammed V à Rabat , enfin, sur de nombreux mémoires et témoignages de première main et inédits, tant français que marocains. On trouvera dans cet ouvrage de larges extraits de ces documents, quand ils ne sont pas cités in extenso."
Rédigez votre propre commentaire