Lorsqu´en mai 1565, les forces ottomanes attaquèrent Malte, il semblait bien que ce fût la fin de l´ordre illustre des Chevaliers Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem qui, en 1530, avaient reçu de Charles Quint les îles de Malte, de Gozo et de Comino. Comment une poignée d´hommes réfugiés dans des forts pouvait-elle prétendre résister aux cent mille Turcs envoyés par Soliman le Magnifique ? En visant Malte, non seulement ce dernier voulait exterminer cet ordre militaire exécré dont les galères lui causaient du tort dans toute la Méditerranée, mais, une fois l´île conquise, il espérait s´emparer de la Sicile, gagner ensuite le sud de l´Italie, puis peu à peu envahir et islamiser l´Europe occidentale. Le grand maître de l´Ordre, Jean Parisot de la Valette, prévenu de l´entreprise turque, demanda vainement des secours aux souverains chrétiens. Mais ceux-ci ne saisirent pas immédiatement l´ampleur de l´enjeu. Restait alors aux chevaliers, issus de nations différentes mais unis dans la même abnégation exigée par leur ordre, à ne compter que sur eux-mêmes. Soutenus par une population maltaise héroïque et dirigés par un grand maître hors du commun, ils opposèrent au fanatisme musulman un esprit de croisade et de sacrifice qui les transforma en redoutables guerriers. Leur résistance victorieuse durant les longs mois d´été finit par susciter l´émerveillement de l´Europe chrétienne. Le Grand Siège devint le symbole de la lutte entre l´Evangile et le Coran, entre la Croix et le Croissant. La Valette fut considéré comme un héros et sa victoire, qui fut la première défaite de Soliman, donna un prestige immense à l´Ordre de Malte.
Rédigez votre propre commentaire