Tandis que l'image des activités industrielles s'est beaucoup dégradée, un certain nombre d'observateurs ont prédit que les pays développés s'achemineraient, à plus ou moins long terme, vers une société postindustrielle dans laquelle les activités de service seraient amenées à remplacer les activités de production. Pourtant, une majorité de Français estime que l'industrie est indispensable, à la fois pour l'emploi, le niveau de vie et la réponse aux besoins. Ainsi, l'opinion publique voit avec inquiétude nombre de nos « champions industriels nationaux » qui ont assuré la puissance productive du pays passer sous contrôle étranger ou réduire leur présence en France. Or il apparaît aujourd'hui qu'aucun pays n'a pu se développer, ou n'a réussi à demeurer dans le groupe des nations avancées, sans avoir développé une base productive solide. De plus, la nouvelle division internationale du travail qui résulterait de la concentration de la production industrielle dans quelques pays (Chine, Allemagne, Turquie, Mexique, pays émergents d'Asie du sud-est) est économiquement et socialement intenable. Les autres pays (le Japon, la France, l'Italie, l'Espagne, le Royaume-Uni, le Brésil et l'Afrique dans sa globalité) deviendraient des économies de service extrêmement fragiles, rencontrant des problèmes majeurs, tels que l'approfondissement des inégalités sociales. En outre, les déficits structurels engendrés par la désindustrialisation conduiraient à la répétition de crises financières, et à la mise en place de politiques permanentes d'austérité. Les auteurs de ce livre montrent que, pour contrer une fragmentation de la société qui s'amplifie, mener la bataille sur le front économique et industriel est fondamental. Il ne s'agit pas, bien entendu, de maintenir en l'état les structures productives actuelles. Mais aucun des problèmes économiques structurels ne peut être résolu sans une vigoureuse politique de développement industriel.
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