Etoiles sur Jéricho

« Lorsqu´ils nous enjoignirent de partir, je pris avec moi deux morceaux de savon de Naplouse. Je pressai le savon à l´huile d´olive parfumé d´herbes aromatiques, sans jamais desserrer mon étreinte. Comme si l´emporter signifiait que nous reviendrions sans faute le lendemain. Il avait la forme carrée et rassurante de la maison, la texture et la densité de notre vie quotidienne. Le pont s´effondra, les ennemis nous interdirent de revenir sur nos pas, mais il était toujours là. Je respirais son parfum, emplie d´un sentiment obscur, l´espoir que le temps ne se refermerait pas sur nous comme les grilles d´une prison. Voilà. Etc., etc., etc. Tu comprends à présent que je suis sans Jéricho, sans ville, sans rue, sans mur où m´adosser quand je suis lasse de rester debout aux portes des villes, quand je n´ai devant moi que la poussière de la maison ou du bureau, sans la maison de mon grand-père au fond de Wadi Attoufah, sans village d´oranges et de prairie. Sans quartier, sans ruelle, sans la petite masure de Katf al Wadi, sans savoir où aller le vendredi. Sans rien ... » Liana Badr à travaillé au sein d´organisations de femmes dans les camps de réfùgiés. Militante proche de l´OLP: elle écrit également pour des revues politiques. Née à Jérusalem, elle à vécu à Jéricho. En 1967, après la guerre des Six-Jours, elle doit s´exiler une première fois à Amman. Après Septembre noir, un nouvel exode la conduit au Liban. Après l´invasion israélienne de 1982, elle gagne Damas d´où elle sera expulsée en 1986. Après plusieurs années passées en Tunisie, elle regagne Jéricho en juillet 1994.
« Lorsqu´ils nous enjoignirent de partir, je pris avec moi deux morceaux de savon de Naplouse. Je pressai le savon à l´huile d´olive parfumé d´herbes aromatiques, sans jamais desserrer mon étreinte. Comme si l´emporter signifiait que nous reviendrions sans faute le lendemain. Il avait la forme carrée et rassurante de la maison, la texture et la densité de notre vie quotidienne. Le pont s´effondra, les ennemis nous interdirent de revenir sur nos pas, mais il était toujours là. Je respirais son parfum, emplie d´un sentiment obscur, l´espoir que le temps ne se refermerait pas sur nous comme les grilles d´une prison. Voilà. Etc., etc., etc. Tu comprends à présent que je suis sans Jéricho, sans ville, sans rue, sans mur où m´adosser quand je suis lasse de rester debout aux portes des villes, quand je n´ai devant moi que la poussière de la maison ou du bureau, sans la maison de mon grand-père au fond de Wadi Attoufah, sans village d´oranges et de prairie. Sans quartier, sans ruelle, sans la petite masure de Katf al Wadi, sans savoir où aller le vendredi. Sans rien ... » Liana Badr à travaillé au sein d´organisations de femmes dans les camps de réfùgiés. Militante proche de l´OLP: elle écrit également pour des revues politiques. Née à Jérusalem, elle à vécu à Jéricho. En 1967, après la guerre des Six-Jours, elle doit s´exiler une première fois à Amman. Après Septembre noir, un nouvel exode la conduit au Liban. Après l´invasion israélienne de 1982, elle gagne Damas d´où elle sera expulsée en 1986. Après plusieurs années passées en Tunisie, elle regagne Jéricho en juillet 1994.
Caractéristiques
Nb Page 218
Dimensions 13,5 cm x 21 cm x 1,4 cm
Couverture Broché
Date de Parution 28 août 2001
Editeur L´Esprit Des Peninsules Editions
Poids 0.285
EAN13 9782846360135
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