Quittant un Liban qui commençait à s´enfoncer dans la guerre civile, le narrateur avait vingt ans lorsqu´il débarqua à Lyon. Il venait d´un quartier pauvre de Beyrouth, une enclave miséreuse habitée par des migrants provenant en majorité d´un même village du Sud-Liban et qui côtoyaient des voisins kurdes et syriaques. Le narrateur évoque d´emblée sa stupeur lorsque, rentré au pays après dix-sept ans d´absence, il découvre qu´il n´a jamais cessé de ressembler, tant par sa physionomie, ses gestes, le ton de sa voix que sa manière de s´habiller, à ses compagnons d´enfance et de jeunesse, à son père et à ses frères. Il lui semble aussi que sa femme française et ses trois enfants sont nés dans le même taudis... Peut-on s´affranchir, et à quel prix, de son identité première ? Peut-on accéder, par l´appropriation d´une culture étrangère, à une autre identité ? L´homme que je fus renouvelle brillamment, et avec une confondante sincérité, une thématique qui n´a cessé de tourmenter les écrivains arabes depuis le XIXe siècle. Romancier, critique littéraire et reporter, Mohamed Abi Samra est né en 1953 à Chebaa, au Sud-Liban. Il à publié trois romans et un livre de reportage. L´homme que je fus est son premier roman traduit en français. Il vit et travaille à Beyrouth.
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