Je vins au monde par un été chaud, à Damas, en juillet 1925, en pleine insurrection, dans une prison turque transformée en hôpital : révolte provoquée par la violation des accords de 1921 conférant le commandement de la région à un gouverneur druze.On m´appelait alors «mechmach» parce que je suis née au milieu des vergers d´abricotiers. Mais en dehors des récits de ma mère sur ma petite enfance écoulée dans les canicules estivales et les affres de la guerre, je n´ai aucun souvenir de ces premières années passées à Damas.Nous vivions, paraît-il, dans l´inconfort, contraints de nous barricader, les ouvertures bouchées par des sacs de sable nous protégeant des balles, couchés à même le sol, vivant dans un vacarme assourdissant de déflagrations d´obus et de rafales de mitrailleuses. Notre ordonnance nous approvisionnait de fruits et légumes cueillis dans les jardins voisins abandonnés.
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