De la fin du VIIIe siècle à la moitié du Xe siècle, Bagdad concentre les forces littéraires arabes et les porte à maturité. Une longue tradition poétique s´y recueille, y trouve sa formulation théorique et son illustration, cependant que des tendances plus modernistes travaillent le modèle classique. S´il est un Siècle d´or des lettres arabes, c´est en ce lieu et en ce temps qu´il s´épanouit. Pour donner un aperçu significatif de ce corpus foisonnant, les auteurs ont puisé largement dans l´œuvre d´ Abû Nuwas, Abû Tammam , Ibn ar-Rûmî et Ibn al Mu`tazz, quatre voix immédiatement reconnaissables par une liberté de ton et une maîtrise de haute volée. D´autres poètes d´importance (Bashshar, Muslim, Al-Buhturî, Al-`Abbas ibn al Ahnaf) fournissent un intéressant contrepoint aux genres amoureux, bachique, descriptif ou laudatif, lorsqu´ils n´illustrent pas avec vigueur le genre sapiential (Abû l-`Atahiya). Si ces poètes sont peu connus en France car peu traduits, que dire d´autres figures de moindre envergure, situées en marge de l´histoire littéraire officielle ? Certains d´entre eux sont méconnus du public arabe lui-même, et pourtant, leurs accents satiriques, leurs vers pleins de dérision et de violence tranchent sur la poésie reconnue. Ces pièces populaires, taillées pour l´amusement et la délectation d´un large public, étonnent au milieu des draperies du grand style , elles ne sont pas les moins proches de nous. Hoa Hoï Vuong est un ancien élève de l´ENS de Fontenay-Saint-Cloud, agrégé de lettres modernes et docteur ès lettres. Il à publié, en 2003, un essai comparatiste intitulé Musiques de roman. Proust, Mann, Joyce, aux PIE-Peter lang. Patrick Mégarbané, d´origine surienne, est un ancien élève de Polytechnique et de la Sorbonne. Il à enseigné et travaillé comme expert des Nations unies à Damas. Ils ont publié chez Actes Sud Ors et Saisons (2006).
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