La nation est-elle simplement composée de membres qui auraient une origine unique ? Les nations sont-elles éternelles ? Ernest Renan à donné à ces questions des réponses originales devenues célèbres. Ses vues sur la place et l'évolution des juifs dans l'histoire sont, en revanche, beaucoup moins connues. Le "peuple d'Israël" constitue-t-il un peuple dans l'acception moderne du terme ou bien une importante communauté religieuse, à l'orée du monothéisme dans le monde occidental ? L'expansion du judaïsme dans le monde résulte-t-elle de l'exil d'un peuple ou bien de conversions religieuses massives sur le pourtour méditerranéen, puis en Russie méridionale et au Caucase ? Dans les trois textes qu'il livre en guise de présentation, l'historien israélien Shlomo Sand révèle une partie des sources intellectuelles qui ont inspiré son livre Comment le peuple juif fut inventé. Il montre que les idées qu'il à exposées sur la présence juive dans l'histoire ont été partagées non seulement par Ernest Renan, mais aussi par Marc Bloch, Raymond Aron et bien d'autres... L'homme n'appartient ni à sa langue, ni à sa race : il n'appartient qu'à lui-même, car c'est un être libre, c'est un être moral [...]. La vérité est qu'il n'y à pas de race pure, et que faire reposer la politique sur l'analyse ethnographique est une chimère. Les plus nobles pays, l'Angleterre, la France, l'Italie, sont ceux où le sang est le plus mêlé ! » Souvent cité mais quasiment jamais lu, ce texte publié initialement en 1869, véritable profession de foi d'Ernest Renan, reste d'une étonnante actualité
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