« J´ai ouvert les yeux, dit-il, dans un palais, à une époque où le faste était encore de la partie. Mais avant que j´atteigne l´age de raison, la période des vaches maigres commença, mon père s´évertuant à dilapider en règle la fortune familiale. Et alors que j´en avais sensiblement conscience, nous vivions sinon dans un certain dénuement, du moins dans le besoin. Nous étions ainsi de quasi indigents vivant dans un palais. En fait, cette contradiction m´a profondément marqué : j´ai toujours oscillé entre une fierté démesurée et un complexe d´infériorité patent, avec, il est vrai, une prédominance de la conviction que j´étais d´une haute naissance. Sentiment de supériorité aggravé par le fait que j´étais un Fassi (le Fassi, par nature, se croit supérieur au reste de la population, parce qu´il considère qu´il est le dépositaire de ce que la civilisation marocaine à de meilleur, son andaloucisme…Abdelmajid Benjelloun est né le 17 novembre 1944 à Fès, cadet d´une famille de neuf enfants dont l´aîné, Mohammed, est mort à trente-neuf ans en 1984.
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