""" C´est une calamité que d´avoir une mémoire, mais c´est la seule grace qui demeure."" Le narrateur de Matin de roses se souvient du quartier de son enfance, avec ses maisons coquettes et ses jardins en fleurs, mais l´évocation nostalgique n´est qu´un prétexte pour croiser les itinéraires, parfois douloureux, d´une douzaine de familles cairotes, microcosme d´une Egypte qui n´a pas su concilier authenticité et modernité... Dans Oumm Ahmad ce sont des commerçants venus de Palestine ou de la Haute-Egypte qui s´enrichissent pendant la Seconde Guerre mondiale, patissent de la révolution ou en profitent au prix des pires compromissions, pour réapparaître sous Sadate au sommet de la hiérarchie sociale. Quant à la longue confession que constitue Dieu bénisse ta soirée, elle est le fait d´un homme à la retraite, solitaire et amer, qui retrace l´histoire de sa famille et celle, tout aussi douloureuse, de la femme qu´il à jadis aimée. Ces trois nouvelles constituent donc, en quelque sorte, une "" trilogie "", à l´instar du célèbre cycle romanesque de Mahfouz. Toute l´histoire politique et sociale de l´Egypte au XXe siècle s´y trouve condensée mais, à la différence de la Trilogie, les temps et les espaces se chevauchent ici pour traduire, avec plus d´acuité, la complexité de l´identité égyptienne, enjeu de la lutte des classes et des générations."
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