En septembre 2006 débute l'année de l'Arménie en France. L'occasion de relire le très beau récit de Gérard Chaliand. Gérard Chaliand est d'origine arménienne. Les familles de ses grands-parents ont fui la Turquie au moment du génocide de 1915. Tout au moins ceux qui n'ont pas été massacrés. Il à longtemps refusé de se sentir tenu de quelque manière que ce soit par la mémoire de ce désastre. La lamentation n'est pas son registre. Mais la douleur était au fond de lui et, pendant vingt ans, il à écrit par bribes ce texte (publié en mars 2003). " La mémoire de ma mémoire n'est pas ce que j'ai vécu mais ce dont j'ai hérité. L'écho d'un passé. Elle est la partie immergée de mon histoire. L'amont nocturne de ma saga. " Gérard Chaliand mêle ici sa rigueur d'historien, sa ferveur, sa compassion filiale et la violence épique de son inspiration poétique. On trouve rarement dans la littérature contemporaine des pages aussi intenses et furieuses que celles que l'auteur consacre à l'ivresse de la destruction et des massacres, et la rage voluptueuse du meurtre légitime
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