Aujourd´hui, de très nombreux musiciens originaires des pays arabes vivent et travaillent en France ou, tout en vivant dans des pays arabes, se font connaître à partir de la France. Cette situation est elle-même assez ancienne : dès la fin de la Seconde Guerre Mondiale, les musiciens juifs et musulmans du Maghreb ont fortement contribué, à propager en France les musiques arabe et berbère ainsi que le genre dit « franco-arabe ». Au cours des années soixante-dix, les salles de spectacle, notamment le Théatre de la Ville, et les radios nationales françaises ont été conquises par des musiciens venus se produire à l´intention de la communauté immigrée. Recourant à des genres aussi divers que la tradition, la variété et la chanson engagée, Marguérité-Taos Amrouche, Idir, Djamal Allam, le groupe de femmes Algériennes Djurdjura (kabyles) et le groupe Nass El Ghiwane (marocain) contribuèrent à initier le grand public à la musique arabo-berbère. Et pendant très longtemps, la majeure partie de la musique maghrébine enregistrée était éditée en France , on pourrait en faire l´histoire rien qu´à partir du Dépôt légal !Chercher à embrasser un domaine aussi vaste et faire une bibliographie des recherches sur les musiques du monde arabe et du monde musulman, et une discographie Iui correspondant, est un exercice périlleux. Il soumet ceux qui s´y risquent à la tentation de l´exhaustivité, et les confronte ainsi au vertige de l´infini des livres évoqué par José Luis Borgès dans sa « Bibliothèque de Babel ». Le danger est d´autant plus réel que, à la passion classique du collectionneur de titres (bibliographie et bibliophilie font ici bon ménage), s´est ajoutée plus récemment la passion pour le disque sous toutes ses formes...
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