Loin de l´image idyllique que voulaient les chroniqueurs, censeurs et gardiens de la tradition, la ville de Tunis, à travers l´errance du juif, les danses des esclaves, les gémissements des pauvres dans les sanctuaires et l´écho étouffé du cliquetis des chaînes dans les bagnes, nous donne à découvrir une anthropologie historique de l´exclusion du peuple de Tunis aux XVIIIe et XIXe siècles.Un Tunis populaire, cosmopolite, du désordre et du bruit, autant d´exclusions qui s´emboîtent en imposant à chacun des groupes «inférieurs» les limites spatiales et culturelles de son insertion dans le corps civil de la cité.Tunis - La Médina arabo-méditerranéenne - à su fabriquer ses propres normes de gestion et de déclassement de la différence en adaptant son héritage aux exigences historiques de la médiation et des échanges intercommunautaires sans franchir les limites ethniques et religieuses.La cité blanche nous. à donc caché sa misère bleue.L´historien et ethnologue Abdelhamid Larguèche reconstitue ici, par l´analyse des interrelations entre: -l´État, sa justice et sa police d´une part, les marginaux (le fou, la prostituée, les allogènes) et les minorités (les juifs et les Noirs) d´autre part -les étapes de survie et d´agonie de tout un corps: celui de la ville arabo-méditerranéenne.
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