"A partir des années quatre-vingt, Paris abrite un nombre croissant d´intellectuels arabes du Moyen-Orient. Réfugiés, opposants politiques, journalistes, écrivains et artistes exilés développent des activités qui font de Paris une ville relais, une "" capitale arabe "" de la culture. Pourtant, tout au long de la seconde moitié du XXe siècle, la montée en puissance de la référence anglo-saxonne à mis à mal la centralité parisienne, longtemps hégémonique au plan des arts et des lettres. Alors pourquoi vient-on encore à Paris ? Dans le contexte contemporain de mondialisation de la culture, quel est le statut de cette ville ? Qu´a-t-elle conservé de sa spécificité ? Paris, librairie arabe évoque une présence intellectuelle étrangère qui laisse des traces dans les rues de la ville :l´Institut du monde arabe en est probablement le signe le plus monumental. Il y à également les objets qui accompagnent ces intellectuels, depuis Beyrouth, Le Caire, Damas, Bagdad jusqu´à la ville refuge et le livre en est le plus emblématique. Car il convient de penser dans un même mouvement les trajectoires d´intellectuels-migrants entre différentes capitales éditoriales et les itinéraires empruntés par des textes, d´un point à l´autre du champ littéraire international. Cette présence moyen-orientale n´annonce-t-elle pas, en traduction, l´apparition de la littérature contemporaine de langue arabe dans le paysage éditorial français ? Professionnels de l´écrit, possédant une véritable double culture, souvent traducteurs, les intellectuels arabes parisiens jouent en effet un rôle d´introducteur et la traduction apparaît finalement comme une métaphore de leurs déplacements. Ils sont les artisans de la reconnaissance, d´abord parisienne puis internationale, de la littérature arabe contemporaine."
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