René Guénon et l'avènement du troisième sceau

Quarante ans après la mort de René Guénon, la question du redressement traditionnel du monde occidental se pose dans une perspective fort différente de celle qui prévalait alors. L´événement majeur, qui éclipse tous les autres, est l´émergence et le développement sans cesse croissant de la présentation de doctrines métaphysiques et initiatiques qui relèvent de l´ésotérisme islamique en général et de l´enseignement d´Ibn Arabî en particulier. Dès 1953, Michel Valsan notait que « la place que (René Guénon) fit à l´Islam dans ses études fut, en comparaison avec celle qu´y trouve l´Hindouisme ou le Taoïsme, assez restreinte, malgré les fréquentes références qu´il fait à la métaphysique et à l´ésotérisme islamiques». Dès lors, l´interrogation prioritaire dans l´ordre des études contingentes était celle de 1´« orthodoxie islamique» de l´œuvre guénonienne en vue de répondre à ceux qui mettaient en cause la compatibilité de son enseignement métaphysique et intellectuel avec les données révélées de l´Islam.