C´est à l´automne que la bombe à éclaté dans cette petite ville située à l´embouchure de la Soummam: toute une famille découverte un matin morte par empoisonnement. Joseph, le père, charcutier de son état, un peu semblable aux sangliers qu´il aimait tant chasser, la mère, plus moustachue que son mari, car elle ne se rasait pas, elle, et Henri, le fils, avec son visage aux yeux vides et au teint de chandelle. Tous morts. N´en à réchappé que la « belle-sœur », mystérieusement disparue après avoir noué, croit-on, une idylle avec Laaziz. Triple accident ou triple meurtre? Champignons vénéneux ou strychnine? Le commissaire Albano, un enfant du pays, mène mollement l´enquête ... L´auteur utilise habilement ce fait divers pour nous brosser un tableau tout en finesse des travaux et des jours d´une société (dont il est lui-même issu), et de son cadre de vie: les quartiers de la Marine, des Cinq Fontaines et de la Plaine, la Porte Sarrazine et la place où se tenait le traditionnel marché coloré et grouillant, les escapades des jeunes au Pic des Singes et aux Aiguades et leurs jeux interdits sur le chemin de la Brise de Mer, les parties de pêche et de chasse des parents au Cap Aokas, etc. Bref, tout un petit monde vivant et chaleureux aujourd´hui disparu à tout jamais. Aussi le narrateur s´interdira-t-il de revoir tel ou tel de ceux qu´il à jadis aimés, car, nous prévient-il, «pour que je continue à les aimer, il ne faut pas que je les revoie, car ils ne sont plus eux et je ne suis plus moi ». Yves Thiriet est né à Bougie en 1939. il à fait carrière dans l´aéronautique. Aujourd´hui, à la retraite, il partage son temps entre la Capitale et la Côte basque.
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