Le 7 avril 1994, éclatait le génocide des Tutsi du Rwanda qui, dans sa fulgurance, faisait plus d'un million de victimes en seulement cent jours hommes, femmes et enfants, presque tous Tutsi. Tués à la machette. Ce quatrième génocide du XXe siècle, après ceux des Arméniens, des Juifs d'Europe et des Cambodgiens, à été commis par les Hutu. Ou du moins par des Hutu. Comme tout génocide, cet événement monstre repose sur un plan minutieusement préparé par un Etat criminel. Point de départ de cet ouvrage, un procès, au printemps 2001. La cour d'assises de Bruxelles juge quatre Rwandais accusés de génocide : un universitaire, un ancien ministre et deux religieuses. Les minutes sonores de ce procès sont le fil directeur qui conduit Laure de Vulpian à s'interroger sur les causes et les conséquences de ce génocide, à chercher des explications sur cette tragédie moderne dans sa conception, rudimentaire dans sa réalisation et sophistiquée dans sa planification. Les réponses viennent de Rwandais, de Belges et de Français, qui sont écrivains ou prêtres, médecins ou historiens, hommes politiques ou avocats, rescapés ou " Justes ". On peut citer notamment Jean Hatzfeld, Jacques Sémelin, Alain Destexhe, le colonel Luc Marchal ou le général Christian Quesnot. Cet ouvrage nous donne des clés historiques, politiques et culturelles. Clés nécessaires pour penser l'impensable et prendre la mesure du mal absolu, à savoir l'idée d'exterminer un peuple parce qu'il est ce qu'il est. Laure de Vulpian ne prétend pas être exhaustive, ni lever toutes les interrogations. Elle nous invite à chercher à savoir, parce que ce génocide ne peut pas rester dans le mépris de la connaissance et de la mémoire, même si certains veulent à tout prix nous le faire oublier.
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