"Souvent, le Moyen-Orient est associé à une modernité avortée, à l´islamisme ou encore au tribalisme. Au-delà de ces grilles de lecture qu´il revisite, cet ouvrage définit le Moyen-Orient contemporain comme le produit d´une histoire mouvementée. Il analyse notamment la question de l´autoritarisme, trait commun à l´ensemble de la région qui surdétermine le fait politique, en partant du double concept d´hégémonie et d´ingénierie sociale. Il insiste sur la reproduction des Etats autant par la coercition que par une série de ressources de durabilité, parmi lesquelles un complexe jeu de cooptation. Prenant acte d´une fatigue sociale généralisée qui se traduit par une démobilisation ancrée dans la durée, il souligne l´importance de nouveaux modes de résilience et de contestations observés dans de nombreux pays de la région. Enfin, il accorde une attention particulière aux faits communautaires et minoritaires, produits de processus historiques complexes, aux rapports intergénérationnels et aux représentations du corps comme autant de déterminants de l´action politique et dans certains cas du radicalisme, islamiste ou non, dans l´ensemble du Moyen-Orient. Docteur en histoire et en science politique, Hamit Bozarslan est directeur d´études à l´EHESS. II est notamment l´auteur de Conflit kurde (Autrement 2009), Une histoire de la violence au Moyen-Orient. De la fin de l´Empire ottoman à Al-Qaida (La Découverte, 2008), 100 mots pour dire la violence dans le monde musulman (Maisonneuve & La rose, 2005) et Histoire de la Turquie contemporaine (La Découverte, "" Repères "", 2007, nouv. éd.). Ses travaux actuels portent sur la sociologie historique et politique du Moyen-Orient."
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