Trois ans après Le peuple veut. Une exploration radicale du soulèvement arabe, Gilbert Achcar analyse le blocage du processus révolutionnaire déclenché en 2010 et le contre-choc régional.En Syrie dAbord, il montre comment le soulèvement populaire à été noyé dans les conflits régionaux et souligne l’écrasante responsabilité internationale dans le désastre, qu’il sAgisse des alliés du régime ou de Washington. La consolidation des assises du pouvoir et la montée d’un djihadisme dont Daech est le prototype le plus spectaculaire ont contracté l’espace dans lequel s’exprimaient les revendications populaires et imposé l’image d’un pays pris entre deux barbaries. L’intervention militaire russe, épaulant l’offensive terrestre du régime et des milices pro-iraniennes, à rétréci davantage cet espace.En Égypte ensuite, le coup d’État du général Sissi, tirant profit de la gestion calamiteuse par les Frères musulmans de leur victoire électorale, à réinstallé au pouvoir les forces dominantes sous Moubarak. LArmée, la police et les services de renseignement prennent leur revanche en réprimant les révolutionnaires, en étouffant les libertés et en acquittant les hommes de lAncien régime. Mégalomanie, culte de la personnalité, répression de plus en plus féroce, néolibéralisme économique forcené, les ingrédients d’une crise future sAccumulent.LAuteur conclut par une réflexion sur les guerres civiles en Libye et au Yémen, sur le compromis tunisien et une évaluation sans complaisance de la situation de la gauche dans le monde arabe.
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