Si, dans Meurtre au marché des forgerons, Kemal nous contait l´histoire sanglante d´une vendetta entre les Akyollous et les Sarioglous, on y assistait déjà à la décadence de ces deux grandes familles, ainsi qu´à l´avènement au pouvoir des nouveaux riches. Tourterelle, ma tourterelle, deuxième volume de la trilogie Les seigneurs de l´Alktchasaz, voit cette décadence accomplie, du moins en ce qui concerne Moustafa Akyollou, malade et abandonné, qui passe sa vie dans son lit à rêver de vengeance. Mais Derviche Sarioglou, lui, n´a pas renoncé : pour se débarrasser d´un pauvre type utilisé par ses nouveaux ennemis pour l´insulter, il arme le bras du jeune Youssouf, fils d´un de ses serviteurs. Youssouf accepte naïvement. Mais au moment d´agir, pris de peur, il cherche en vain à prendre la fuite et se retrouve prisonnier d´un univers onirique où, sans cesse, il vient buter contre le cadavre de l´homme qu´il devait abattre. Est-ce bien lui qui l´a tué ? En tout cas, tout l´accuse. à présent, il est devenu dangereux pour Derviche Bey. Une seule solution, comme toujours : la mort. Mais c´est la fin aussi des traditions de loyauté et d´hospitalité qui constituaient le fondement de l´univers de Derviche Sarioglou.
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