Trois personnages, une femme émancipée, hôtesse de lAir de son métier, un homme du peuple, averti et charmeur, et un vieux politicien déluré, se racontent et se confient, se croisent et se séduisent, s’entraident et se dupent. En filigrane de leurs confessions se dessine une image contrastée de la société marocaine contemporaine, avec ses aspirations au changement et ses blocages structurels. Les “vies voisines” sont autant de quêtes existentielles qui questionnent l’origine du plaisir, le sens et la raison d’être au monde, le drame de la temporalité et de la finitude humaine.Aux voix des personnages principaux sAjoute celle d’un narrateur qui à partagé la vie, voisine, des trois héros, enregistré leur récit et qui le relate ici. S’élève enfin la voix d’un conteur, ou rawî, figure centrale de la littérature populaire arabe. Il se charge de mettre à distance et de présenter ces existences entremêlées. Chacune est ainsi contée plusieurs fois, jusqu’à ce que le conteur, revendiquant sa propre subjectivité, choisisse à son tour son mode de narration.On retrouve dans Vies voisines le souci permanent de Mohamed Berrada dAssocier “les modalités traditionnelles de la littérature arabe et les procédés de la narration occidentale, pour livrer les clefs des désarrois identitaires du Maroc contemporain”.
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