Certaines nuits, les bruits dans le lointain et le tambourinement lancinant de la pluie qui cinglait les vitres près de mon lit, m´arrachaient au sommeil. Soulevant légèrement la tête, l´oreille aux aguets, je tentais d´évaluer la distance qui me séparait de la zone des bombardements. Dehors la nuit recouvrait tout. Une nuit infinie. Quand les tirs s´intensifiaient, je ne parvenais plus à distinguer le fracas de l´orage du tonnerre des explosions. Les deux se confondaient. Si le ciel pleuvait à verse, les obus me paraissaient plus supportables, comme si, mouillés eux aussi par la pluie, ils s´amortissaient et heurtaient avec moins de brutalité les façades et les habitants des immeubles.
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