Yalo à grandi comme une bête sauvage dans le Beyrouth des années de la guerre civile. Etranger à tout, il se retrouve à défendre un pays qui n´est pas le sien, à l´instar de ses congénères, descendants de la minorité syriaque venue de la Jezireh. Intégré dans un gang sans foi ni loi, vêtu été comme hiver de son long manteau noir, le fusil en bandoulière, il surgit dans les bois parmi les couples qui s´y rencontrent à la faveur de la nuit. Les hommes, effrayés, prennent la fuite en toute hâte, abandonnant leurs compagnes entre ses bras. Jusqu´au jour où il tombe amoureux de l´une de ses victimes qui, lassée de ses assiduités, finit par le dénoncer à la police. Dans l´univers impitoyable de la prison, on torture Yalo pour lui faire avouer des crimes qu´il n´a pas commis. Acculé aux extrêmes limites de la soufFrance au point de se dédoubler, il s´extrait de son corps sous la forme d´un aigle, puis d´un spectre qui se pose sur le bord de la lucarne pour assister aux séances de torture que subit son jumeau. Seule la confession qu´il est forcé d´écrire, mais qu´il ne cesse de récrire, lui permet enfin, devenu l´auteur de son propre personnage, de renaître à la vie sous les traits d´un autre - ou du véritable - Yalo.. Né à Beyrouth en 1948, Elias Khoury est actuellement rédacteur en chef du supplément culturel du quotidien An-Nahar. Critique littéraire, essayiste et chroniqueur, il est l´auteur de huit romans, dont certains ont été traduits en français chez Arléa. La Porte du soleil (Actes Sud, 2002, Babel, n´586, 2003) à obtenu le plus grand prix littéraire palestinien et vient d´être traduit dans plusieurs langues, dont l´anglais et l´hébreu
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